L'Apocalypse veut dire Révélation
L’antéchrist n’a jamais été cité dedans, il n’y a pas une bête mais deux, le nombre de la bête n’est peut-être pas le 666 et l’Apocalypse n’est pas la fin du monde. Découvrez ses symboles ici :
L’antéchrist n’a jamais été cité dedans, il n’y a pas une bête mais deux, le nombre de la bête n’est peut-être pas le 666 et l’Apocalypse n’est pas la fin du monde : découvrez dans cet article le dessous des symboles de l’Apocalypse !
La Révélation
L’Apocalypse de Jean est un texte symbolique de la fin du 1er siècle après Jesus-Christ. Son auteur n’est probablement pas l’apôtre Jean mais Jean de Patmos, appelé aussi Jean le visionnaire (car il reçoit des visions).
Exilé sur l'île grecque de Patmos pour échapper aux persécutions des premiers chrétiens, il reçoit des révélations divines transmises par un ange. Dans ce dernier livre de la Bible, il consigne en 22 chapitres les événements à venir.

L’Apocalypse vient du mot grec Αποκάλυψις qui signifie Révélation, dévoilement. Ce n’est pas la fin des temps mais plutôt la fin d’un monde.
Il annonce le retour du royaume de Dieu et du Christ sur terre.
Par contre, c’est vrai qu’il faudra passer par quelques petites contrariétés avant…
Petit point symbolique :
On va retrouver plusieurs fois le 7
7 églises
7 esprits de Dieu
7 sceaux
7 étoiles
7 tonnerres
7 trompettes
7 coupes
7 têtes de la bête
Le 7 est un chiffre “parfait”, Il représente le Tout : c’est l’accomplissement du plan divin où tout est parfait selon la volonté de Dieu. On le retrouve dans les 7 jours de la création ou les 7 couleurs de l’arc en ciel par exemple.
Au contraire 3,5 , sa moitié, représente l’imperfection : dans l’Apocalypse 13,4-5, la Bête agira 42 mois, soit… 3 ans et demi.
Les signes de l’Apocalypse
Depuis la nuit des temps, on attend l’annonce de l’Apocalypse et on guette ses signes. Dans le ciel…une comète, dans les perturbations climatiques, dans les guerres et les épidémies.
“Le soleil devient noir comme un vêtement de deuil, et toute la lune devient rouge comme du sang. Les étoiles tombent du ciel sur la terre comme les figues vertes tombent d'un figuier secoué par le vent” Apocalypse 6:12-13

Pour info, à ce jour l’horloge de l’Apocalypse affiche 23h 58min et 30 sec.
Cette horloge conceptuelle créée en 1947 au début de la Guerre froide a été conçue pour évaluer la menace d’une guerre nucléaire. Elle est régulièrement mise à jour par les scientifiques du Bulletin of the Atomic Scientists.
Depuis 2007, le risque nucléaire n’est plus le seul facteur pris en compte : les catastrophes climatiques, les progrès technologiques, les pandémies et les tensions politiques influencent son avancée. Plus un risque est imminent, plus les aiguilles avancent vers minuit, symbolisant l’apocalypse.
Dans les dernières années, 1991 était l’année la plus éloignée de minuit avec 23h43. Et en 1984, en pleine course aux armements sous Reagan, elle atteignit son point le plus critique à 23h59.
Personnellement le signe que je regarde le plus en ce moment est la Prophétie de Saint Malachie qui annonce la fin de la papauté et donc la fin du monde après le 112 ème pape et ce 112ème n’est autre que…. le Pape François. Celui-ci vient de nous quitter cette année 2025, le jour de Pâques.
Les quatre cavaliers de l’Apocalypse
L’ouverture des quatre premiers sceaux libère les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, annonçant le début de la lutte du Bien contre le Mal. Chacun d’eux symbolise un fléau à venir qui va détruire 1/4 de l’humanité :
« Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. » Apocalypse 6:8
Les 4 cavaliers sont :
Le Christ combattant les ennemis de Dieu
La Guerre
La Famine
L’Epidémie qui mènera à la Mort
Le premier Cavalier est souvent sujet à interprétation, il est appelé "Conquête" : monté sur un cheval blanc, il porte une couronne. Certains l’associent à l’Antéchrist ou à la fausse religion, mais il symbolise en réalité le Christ menant le combat contre les ennemis de Dieu.

La Bête de l’Apocalypse
En fait, il ne faut pas parler de LA bête mais de deux bêtes : celle de la mer et celle de la terre.
La créature que l’on associe le plus souvent à Satan dans l’Apocalypse est le Dragon que l’archange Saint Michel et ses anges vont combattre.
Le Dragon transmettra ensuite ses pouvoir à deux bêtes :
La Bête de la mer qui a un corps de léopard, des pattes d’ours, une gueule de Lion, sept têtes, dix cornes et dix couronnes. Elle représente le pouvoir.
Les 7 têtes sont : 7 péchés capitaux
Les 10 cornes : pour l’oubli des 10 commandements
Les couronnes pour marquer la victoire de SatanLa Bête de la terre va seconder celle de la mer. Elle a 2 cornes d’agneau et parle comme un dragon, c’est le faux prophète qui trompe les hommes pour qu’ils la suivent.

Le 666
”C’est ici qu’on reconnaît la sagesse. Celui qui a l’intelligence, qu’il se mette à calculer le chiffre de la Bête, car c’est un chiffre d’homme,
et ce chiffre est six cent soixante-six” Apocalypse 13:18
Dans le chapitre 13 de l’Apocalypse, Satan envoie deux bêtes pour gagner les hommes à sa cause et ceux qui les rejoignent seront marqués avec le chiffre de la Bête, le 666 (et les autres.. morts, mais ressuscités ensuite quand le Christ reviendra, ouf).
Cette marque leur permet de vivre dans cette nouvelle société car « personne ne (peut) acheter ni vendre s'il n'a pas la marque ».
La marque sera apposée "sur leur main droite ou sur leur front" (Apocalypse 13:16). Si l’on peut y voir un signe physique, une lecture plus symbolique suggère une autre signification : la main représente les actes, alors que le front évoque les pensées. Cette marque incarne ainsi l’asservissement et la soumission totale à la Bête.
Selon les versions, ce nombre peut être 616 ou 665, mais la répétition par 3 fois du chiffre 6 en fait un beau pied de nez à la trinité. Comme c’est le nombre de la Bête de la terre, le 666 devient le chiffre maléfique par excellence

Mais à quoi ou à qui le 666 fait-il réellement référence ?
Nombreux sont ceux qui cherchent à l’associer à des figures historiques comme Hitler ou Bush. En utilisant la Guématria, un système où chaque lettre correspond à un nombre, il est ainsi possible de calculer la somme des chiffres correspondant à un mot ou à un nom. Cela a bien fonctionné pour “César-Néron” qui a donné 666. (mais..il n’y a pas eu de fin du monde après Néron).
La réponse est peut être beaucoup plus simple :
“ce chiffre, c’est la valeur numérique du mot « bête » lui-même, en grec thêrion, écrit en caractères hébraïques (תריון [triyn] = 666).” (source)
(Info en + : On retrouve ce nombre dans la pop culture au cinéma mais beaucoup se l’approprie comme Edward Alexander Crowley, occultiste de la société secrète de la Golden Dawn et de Ordo Templi Orientis. Il changea son prénom en Aleister pour que l’addition des lettres de son nom donne 666. Par la suite, il prendra comme surnom “The Beast 666”, “La Bête 666”).
Babylone
Le Livre de l’Apocalypse décrit Babylone comme "la grande prostituée", une femme assise sur une bête écarlate couverte de noms blasphématoires (il y en aurait aussi des choses à dire sur le traitement des femmes dans ce texte).
Babylone : c’est la cité glorieuse mais pervertie, qui ne peut que subir le châtiment divin en punition de ses crimes. A cette époque, elle est assimilée à l’Empire Romain.
Dieu juge cette ville qui incarne l’orgueil humain, la décadence, l’idolâtrie et le système corrompu. Ses habitants le rejettent, et elle sera détruite avant le retour de Jésus-Christ.
Le nom Babylone n’est pas choisi au hasard. Dans la Genèse c’est la ville qui accueille la Tour de Babel symbole de l’orgueil humain (mais je reviendrais bientôt sur son symbolisme car j’aimerais écrire un article dessus!).

Armageddon & L’Antéchrist
On s'attend (Satan) à la fin des temps avec la venue d'un persécuteur qui mettra le monde sous sa coupe. L’Antéchrist est l’adversaire du Christ et pourtant il n’est jamais mentionné dans l’Apocalypse de Jean. On le trouve en revanche dans d’autres textes bibliques.
C’est l’Heure ! Le Bien et le Mal vont rassembler leur armée car le combat final arrive dans le lieu d’Armageddon (mais sans Bruce Willis). Aucun suspens de ma part, le Bien en ressortira gagnant et vaincra le Mal pour laisser place à l’arrivée du Christ et de la Jérusalem céleste.
A noter qu’effectivement l’Antéchrist n’a jamais été nommé dans l’Apocalypse mais que par la suite il a été identifié au Dragon et aux deux bêtes.

Jérusalem Céleste
Après la bataille de l’Armageddon, le Christ revient sur Terre pour un règne de mille ans, avant que le royaume de Dieu ne descende sous la forme de la Jérusalem céleste.
Jésus revient et juge les hommes lors du Jugement dernier : les élus accéderont au paradis, tandis que les autres seront condamnés à l’enfer.
La Jérusalem céleste est décrite ainsi : "Faite d’or pur, transparente comme le cristal, la cité resplendit des mille feux des douze pierres précieuses qui ornent ses remparts. Un ange en mesure les proportions carrées parfaites, douze anges gardent ses douze portes, et ses douze assises portent les noms des douze apôtres."
Beaucoup de 12 ! et le nombre 12, tout comme le 7, n’a pas été choisi au hasard. C’est un autre nombre que l’on peut qualifier de “parfait”, Il a une forte symbolique dans la Bible : on le retrouve dans les 12 apôtres ou les 12 tribus d’Israël. Il représente souvent la plénitude, l'autorité divine et l'organisation parfaite du peuple de Dieu.

La Jérusalem céleste incarne un puissant symbole : Elle est l’avenir de l’humanité, l’espoir après l’épreuve, mais surtout l’image du Paradis sur Terre.
Le courant millénarisme désigne cette période des mille ans de règne de Jésus Christ (“le Millenium”) et la fin du Mal, car le Dragon, figure du Mal, sera enchaîné durant toute cette période.
Très influent, notamment aux États-Unis, ce courant est particulièrement présent chez les Évangéliques, l’Église adventiste du Septième Jour, les Mormons ou encore les Amish. Leurs membres sont dans l’attente de la seconde venue du Christ et scrutent le monde à la recherche de signes annonciateurs (les faux prophètes, les catastrophes, les crises).
Ils l’attendent car ils savent que le monde doit vivre des catastrophes avant d’arriver à une période de paix où tous les oppresseurs seront punis. Ils voyaient dans les attentats du 11 septembre 2001 une annonce de la fin des temps : les tours du World Trade Center, symboles par excellence du matérialisme et de l’orgueil, rappellent la destruction de la tour de Babel.
Et au niveau symbolique?
Lorsque l’on évoque l’Apocalypse, nous avons forcément des images d’effondrements ou de catastrophes. Pourtant rappelons le, son vrai sens est Révélation, il est aussi appelé “le Livre des Révélations”.
L’Apocalypse ne désigne pas la fin du monde, mais la fin d’un monde.
On observe un épuisement moral, un épuisement de la terre. Même si on aime rechercher les signes de la future apocalypse et se dire que la fin des temps parait imminente (des tsunamis aux quatre coins du monde, aux dictateurs présents), le texte de l’Apocalypse apporte une vision symbolique et spirituelle.
Il parle d’un cycle de transformation, de la fin d’un monde. Il nous rappelle que chaque crise peut être la promesse d’un avenir meilleur.
Tout est dans les symboles
Il est nécessaire de ne pas voir dedans uniquement l’annonce d’événements catastrophiques, mais également une lutte intérieure et spirituelle.
Littéralement, l’Apocalypse est vue comme un combat des forces du Bien contre celles du Mal mais… et si ces forces étaient en nous ? Dompter nos passions, vaincre notre propre dragon intérieur, comme Saint Michel terrassant le sien.
Il y a une certaine ambivalence avec l’Apocalypse : d’un côté, la peur de la destruction et de l’autre, l’impatience d’un renouveau, l’espoir d’un monde meilleur. Elle cristallise les peurs. Une sorte d’attraction/ répulsion où se joue une réelle tension entre la peur, l’attente, et l’envie de découvrir l’après.
On veut recommencer, redémarrer et découvrir ce monde régi par le spirituel. Mais pour accéder à ce monde nouveau, il faut savoir laisser mourir l’ancien. Les grands changements ne se font jamais en douceur : il faut accepter la destruction de nos repères pour permettre à un monde nouveau de s’installer. Un passage obligatoire pour la transformation et le retour de l’espoir.

Un grand Merci à Charlotte Denoël, commissaire d’exposition, pour sa relecture attentive et ses réponses à mes questions ainsi que la BnF qui grâce à cette collaboration a permis que je réalise ces recherches et que je les partage ici !
Merci de votre lecture et à très vite !
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Pauline 🌟
Merci Pauline pour cet article passionnant !
Merci, c'était très intéressant !